
Nous quittons tôt ce matin pour un dernier lever du soleil avec Marc. L’accès au parc est une route spectaculaire comportant plus de 300 virages dont plusieurs sont en épingle. Soudain, Julie lâche un cri. Un ourson et sa maman! Riko sort du camion pendant qu’il roule encore. C’est la pénombre et la lumière n’est pas idéale mais les gars sont heureux. Quelques courbes plus loin, nous en croiserons un troisième qui traverse la rue. Nous lui cédons le passage. Un petit suit derrière.
Je prends une pause pour vous expliquer le rituel qui s’impose en pareilles circonstances. Le mot de code est 100-400. Quand un de nous trois hurle ces mots, Marc freine brusquement et nous sommes tous projetés vers l’avant. Avec la précision et l’anticipation d’une infirmière de chirurgie, je tends les caméras qui sont derrière à leur destinataire. Elles sont identiques mais je n’ai pas le droit à l’erreur. La situation est trop grave et chaque seconde compte. Erik fonce droit devant. Je donne à Marc sa lentille 100-400 soigneusement rangée dans son étui et l’assiste à toute vitesse dans la délicate opération de changer de lentille, enlever le cap et installer le pare-soleil. Marc fulmine toujours en sortant du camion et va devancer Rico. Pour ma part, je prends avec lâcheté les clés restés dans l’ignition. Si mes deux amis servent de lunch à nounours, je pourrai me sauver dans le camion (pour aller chercher de l’aide, bien sur…)
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