
Nous décidons d’aller voir le volcan au lever du soleil (Point D). Le jour se pointe dès 6H00 et non à 6H30 de sorte que nous arrivons trop tard. Il y a déjà trop de lumière et le volcan n’est plus illuminé. Par contre, Riko affiche déjà des couleurs vives. Il est furieux et gelé. Il y a des écarts considérables de température entre le jour et la nuit. En altitude, il fait environ 6 Celsius le matin, sans compter le facteur de refroidissement éolien.
Riko décrète que seul le volcan l’intéresse et que le lever n’est pas beau. Il rentre bouder à l’auto. Je le rejoins un peu plus tard tout en anticipant le pire. Nous rentrons à l’auberge pour rejoindre le confort de notre lit chaud et douillet.
En route, j’insiste un peu trop pour faire de la photo. Grave erreur. Le volcan Kilauea-Riko explose d’une façon comparable à celui en Islande. Ceux qui suivent notre blog savent que nous avons une chicane par voyage. Et voilà, c’est parti ! Freinage sec et demi-tour immédiat. Riko emprunte la route panoramique et me débarque de façon cavalière au belvédère.
Je suis seule, livrée à moi-même, en plein milieu du parking. Qu’est ce que ce je fais ? Si je réussis LA shot, il sera furieux. Si je fais rien de bon, il va bougonner qu’il avait raison et qu’il fallait rentrer. La médiatrice en moi cherche désespéramment un compromis, le voici :

Nous rentrons à l’auberge dans un silence complet. Toute tentative de séduction ou de réconciliation échoue. Riko ronfle à mes côtés, à moins que ce soit d’autres grognements. Je n’ose pas vérifier. Soyez sans crainte. Nous nous réconcilions et avons une journée INCROYABLE.

Nous retournons au parc. La Chain of craters Rd contourne le volcan actif et nous mène au niveau de la mer. En route, nous observons évidemment d’autres cratères. Monsieur le président, savez-vous qu’il y a des armes de destruction massive sur votre propre territoire ?

Nous découvrons ensuite de belles vues sur la vallée (
Point B).
Il s’agit de nouveaux territoires. L’ile de Big Island grossit continuellement en raison des écoulements constants de lave. Nous pouvons observer la force des éléments. Le vent est omniprésent et balaie vigoureusement le paysage. Le feu détruit tout sur son passage. L’eau éteint la lave et tranche le roc. Wow !


Nous nous rendons ensuite en bordure du parc pour admirer, de très loin, le volcan en action. Nous marchons une quinzaine de minutes pour atteindre tôt le site d’observation. Munis de nos trépieds, nous réservons des places de choix (Point C). A la pénombre, nous distinguons clairement la lave incendiant des arbustes.

Plus la noirceur tombe, plus des points rouges de lave s’illuminent. Une ville volcanique prend forme sous nos yeux. Merci Nico pour les lampes frontales si précieuses sur le chemin du retour !


Nous reprenons la route vers le parc (
Point D) et le cratère principal. Une puissante boule de feu nous éblouis. Le firmament brille d’étoiles. Je vous jure que c’est vrai. Un hawaiien de souche s’est mis à chanter a capella un chant pour la redoutable déesse du Feu, Pele. Impossible de rester de glace (mauvais jeu de mot) devant un tel spectacle. Nous sommes comblés.